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Les Animaux
Les animaux d'élevage (3/5)
Les animaux d'élevage
Jamais nous n'avons enfermé et tué autant d'animaux. Chaque année, en France, 1 milliard d'animaux sont abattus pour être mangés.
Enfermés à vie
8 animaux sur 10 grandissent sans accès à l’extérieur. 94 % des veaux de boucherie, 95 % des porcs, 83 % des poulets que nous mangeons n'ont jamais vécu dehors.
98 % des lapins et 36 % des poules sont enfermés dans des cages. Leur espace ? Environ la taille d'une feuille de grand cahier !
Pour les agriculteurs, ce n'est pas toujours un choix ! Pour construire leurs bâtiments, certains ont dû emprunter de l'argent, ils ont signé des contrats avec des coopératives (entreprises créées par des agriculteurs) qui leur achètent les animaux pour les revendre. Parfois, elles leur demandent de produire plus, moins cher, pour plaire aux consommateurs et gagner plus.
Dans le livre « Animal » de Cyril Dion, Laurent, éleveur de lapins, témoigne : « Je gagne 350 € par mois. Ce n'est pas possible de vivre avec si peu. Alors, quand ça ne va plus, les coopératives me prêtent de l'argent. Mais il faut rembourser. Pour cela, il faut leur vendre toujours plus de lapins. Les animaux ne t'appartiennent plus, ce sont les coopératives qui gèrent tout. Ce qui est injuste, c'est que nous, on ne gagne rien, mais nous faisons vivre beaucoup de monde : les comptables, les vétérinaires, les abattoirs, les coopératives, les grands magasins... »
Pourtant, ces façons de travailler pourraient changer car les Français le veulent. 87 % se disent contre l'élevage en cage et souhaitent que les animaux puissent grandir à l’extérieur. La Commission européenne a voté une avancée : elle demande de stopper l'utilisation des cages en 2027. Aujourd'hui, cela représente 370 millions d'animaux en Europe. Les associations espèrent que la France prendra des engagements avant.
La zootechnie ?
C'est une science dont l'objectif est que les animaux produisent plus vite, en plus grande quantité (de la viande, du lait, des œufs...). Pour cela, les hommes transforment les animaux pour les adapter à leurs souhaits. Ils agissent sur leur corps, leur alimentation, leur reproduction...
Par exemple, aujourd'hui, les poulets grossissent très vite. Ils peuvent peser 1,8 kg en 35 jours. Leur poids augmente 4 fois plus vite que dans les années 50. Mais 8 sur 10 ont des difficultés à se déplacer. Ils ont des problèmes respiratoires et de cœur... Un éleveur explique que les os n'ont pas le temps d'être assez solides pour porter leur poids : « Ce sont des poulets qui tombent par terre. » Leurs pattes cassent, car elles sont trop fragiles.
Les vaches laitières produisent plus de 6 700 litres de lait par an. C'est 2 fois plus qu'en 1970 et 4 fois plus qu'en 1945. Elles souffrent de maladies des pis (mamelles), de l'utérus et parfois ont des difficultés à marcher... Dès qu'elles ont moins de lait, elles sont envoyées à l'abattoir, comme les poules qui ne pondent plus, tuées vers 1 an et demi alors qu'elles pourraient vivre entre 5 et 10 ans.
Le transport des animaux
Aujourd'hui, ce qui se passe avant qu'une tranche de jambon ou un steak arrive dans nos assiettes est parfois un peu fou : l'animal naît dans une ferme, il est transporté dans un autre lieu pour être engraissé (grossir le plus vite possible), puis tué dans un autre endroit, et enfin transformé (en escalopes, steaks...) et emballé sous plastique dans un 4ème lieu.
1,5 million de veaux sont ainsi échangés chaque année entre pays européens. Les veaux mâles qui naissent en Tchéquie partent souvent en Espagne pour être engraissés. Ils voyagent parfois plus de 25 heures sans manger, sans boire, avec des températures changeantes. À leur arrivée, beaucoup souffrent de diarrhées, de champignons, de maladies... Après 10 mois dans une ferme, ils pourront repartir, en bateau cette fois, vers la Turquie, le Liban ou l'Arabie Saoudite pour être abattus.
Abattoirs
Plusieurs fois, l'association L214 a filmé en caméra cachée la façon dont les animaux sont tués avec violence dans des abattoirs. Les images, choquantes, ont permis de faire évoluer des situations. Dans chaque abattoir, une personne est choisie comme « responsable de la protection animale ». Des caméras de surveillance peuvent être installées pour contrôler que les animaux ne souffrent pas avant d'être tués, mais ce n'est pas obligatoire, c'est seulement pour les
abattoirs qui le veulent.
Des avancées
Avant, les éleveurs de porcs opéraient les petits cochons mâles pour leur retirer les testicules. Ils grossissent ainsi plus vite, sont moins agressifs... Cela était fait sans anesthésie (endormissement pour ne pas souffrir) ! La douleur était terrible. Depuis le 1er janvier 2022, cette opération reste possible, mais est interdite sans anesthésie.
Chaque année, 50 millions de poussins mâles étaient tués à la naissance, écrasés ou gazés, parce qu'ils ne pouvaient pas pondre d'œufs. Depuis février 2022, c'est interdit, mais les agriculteurs ont encore 1 an pour mettre en place d'autres solutions. Ils peuvent, par exemple, acheter des machines qui permettent de connaître le sexe du poussin dans l'œuf, pour l'éliminer avant la naissance si c'est un mâle.
Nous vivons dans un monde où les animaux ne sont pas vus comme des êtres vivants, mais comme des produits alimentaires que nous pouvons utiliser sans limites. Nous sommes encouragés à ne pas penser à ce que ressentent les animaux, à ne pas écouter notre sensibilité pour le supporter. Mais cette relation parfois violente est de moins en moins acceptée. De plus, elle est dangereuse pour l'environnement et notre avenir sur la planète. Ainsi, pour élever les animaux que nous mangeons, nous détruisons l'habitat des animaux sauvages qui disparaissent. Selon une étude de 2018, 96 % des mammifères sur la planète sont aujourd'hui des animaux d'élevage ou domestiques et 4 % seulement sont des animaux sauvages.
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