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Les Animaux
De l'animal-machine à l'intelligence animale (1/5)
Notre regard sur les animaux change. Les scientifiques ont montré qu'ils ont une intelligence, ils souffrent, ressentent la peur, la douleur, la joie, le plaisir et comme nous, ils ne veulent pas mourir. De plus en plus de personnes sont sensibles à leur bien-être. Cela devient un sujet de discussions, d'actions... Les politiques l'ont compris. En novembre, députés et sénateurs ont voté une loi, donnant des droits aux animaux. Mais elle protège surtout les animaux de compagnie (chiens, chats...). La très grande majorité des animaux élevés pour être mangés vivent dans des conditions terribles.
Et les animaux sauvages ? Ils disparaissent rapidement et cela ne fait pas réagir... Il serait temps de changer notre relation au vivant !
De l'animal-machine à l'intelligence animale
Longtemps, les hommes ont cru que les animaux ne ressentaient rien. C'était une erreur. Des études scientifiques l'ont montré. Comme les humains, les animaux peuvent être violents, lutter pour survivre, combattre pour le pouvoir, ils peuvent aussi s'entraider, communiquer avec différents langages, inventer, utiliser des outils... Aujourd'hui, il n'y a plus de doutes sur « l'intelligence animale » !
L'animal-machine
Dans les années 1650, le philosophe Descartes parlait d'animaux-machines. Pour lui, leur corps réagissait comme une machine :
il recevait un ordre extérieur, comme l'odeur d'un autre animal dangereux…, et il répondait, sans penser, par la fuite.
Cette façon de voir les animaux a beaucoup bloqué les recherches des scientifiques. Quand ils ont exprimé l'idée que les animaux pouvaient avoir des relations d'amitié, s'aider, protéger leurs petits…, ils ont été critiqués. Ils ont été accusés de donner aux animaux des sentiments humains.
Un changement de regard
C'est depuis une cinquantaine d'années seulement que les animaux sont observés différemment. Dans les années 60, la scientifique Jane Goodall a décidé de vivre avec les singes chimpanzés pour les étudier. Très vite, elle a remarqué que certains utilisaient des bâtons comme outils. Ils les glissaient dans un nid de fourmis, attendaient qu'elles grimpent dessus, puis sortaient le bâton et mangeaient les fourmis. Quand Jane Goodall a expliqué cette découverte, des chercheurs se sont moqués d'elle. Pour eux, seuls les humains pouvaient créer des outils.
Jane Goodall se souvient : « Je savais que c'était important car cela montrait que nous ne sommes pas si différents du reste des animaux ». Pendant 2 ans, elle a observé des chimpanzés qui s'embrassaient, se tenaient par la main, jouaient avec leurs petits, se faisaient la guerre, adoptaient des petits dont la mère était morte...
Aujourd'hui, nous savons qu'il nous reste beaucoup à apprendre des animaux. Mais il est impossible de savoir ce qui se passe dans leur tête. Il faut donc faire attention à ne pas expliquer leurs comportements avec la façon de penser des humains.
Le lien de la mère à son petit
Elise Huchard a vécu avec des singes babouins. Elle a observé que, toute leur vie, les mères ont un lien fort avec leur enfant. Quand il y a un conflit avec un autre babouin, les mères défendront toujours leur fils ou leur fille.
Elle a aussi observé des mères qui portaient leur bébé mort plusieurs jours et le berçaient. Elles étaient stressées mais, quand elles étaient bien entourées, aidées par les autres babouins, elles retrouvaient leur calme plus vite (comme les humains).
Des relations plus fortes entre certains
De nombreux animaux semblent avoir des relations proches de l'amitié. Par exemple, les vaches ont souvent des « copines ». Les relations se créent dans les premiers mois de la vie et peuvent durer très longtemps. Elles mangent et se promènent ensemble. Elles se sentent, se lèchent pour faire leur toilette et pour le plaisir.
Des langages
Des chercheurs ont étudié la façon dont les éléphants échangent. Ils produisent des sons avec leur trompe. Par exemple, c'est ainsi que le petit informe sa mère qu'il n'a plus faim. Mais ils sont aussi capables de communiquer avec d'autres groupes d'éléphants à des kilomètres de distance. Pour cela, ils frappent le sol avec leurs pattes et peuvent informer d'un danger, expliquer où trouver de l'eau...
Les orques ont appris à imiter le langage des dauphins pour communiquer avec eux.
Des singes ont appris la langue des signes. Le gorille Koko connaissait ainsi plus de 1 000 signes.
De l’entraide
Dans le désert africain du Kalahari, la vie est très dure pour les animaux. L'eau et la nourriture manquent. Alors, pour survivre, ils s'unissent. Des babouins laissent tomber les fruits d'un arbre pour les éléphants en dessous qui ne peuvent pas les attraper. Un crocodile s'associe à des oiseaux, les dikkops, pour protéger ses œufs. Quand le crocodile doit retourner à l'eau, pour mouiller sa peau, les dikkops chassent les varans (gros lézards) venus les manger. Courageux, ils les font fuir en dépliant leurs ailes. En échange, le crocodile n'attaque pas ces oiseaux et sa présence les protège d'autres dangers.
Tendresse
François Sarano suit depuis 7 ans une famille de cachalots. Il a observé leurs relations. Les cachalots vivent entre femelles. Les mères sont très attachées à leurs petits. Elles les allaitent de 2 à 6 ans. Une des cachalots est « nounou » pour les petits. Elle s'occupe d'eux quand les mères sont absentes, les caresse... Un couple de femelles, homosexuelles, est en relation depuis 4 ans. Quand l'une ou l'autre souhaite un rapport sexuel, elle le demande en produisant un son.
Si l'autre répond et donne son accord, elle se rapproche, sinon il ne se passe rien. Il n'y a jamais de combats. Si un animal est blessé, les autres le soignent et le protègent.
Appel à l’homme
Un cachalot avait un hameçon coincé dans la gueule. Il s'est approché des plongeurs pour leur demander de l'aide. Ils ont d'abord eu peur et sont remontés dans leur bateau. Mais le cachalot a continué à leur montrer sa gueule grande ouverte. Quand l'un des plongeurs a compris et l'a aidé en retirant l'hameçon, le cachalot, malgré la douleur, n'a pas refermé sa gueule. Il a protégé l'homme. Il s'est contrôlé ! Le cachalot ne savait pas, mais il a essayé, il a pensé qu'il pouvait faire confiance à l'homme et que la douleur serait moins forte après.
Les exemples d'intelligence animale sont très nombreux... Ils devraient nous obliger à changer nos comportements, à les respecter et à leur reconnaître des droits.
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