L'info, c'est clair !
Pourquoi s'informer ?
Alors, comment s'informer ? (4/4)
Alors, comment s'informer ?
Les Français ont changé leur rapport à l'alimentation pour manger moins, manger mieux, manger sain, faire et cuisiner eux-mêmes, observe la Fondation Jean Jaurès. Et elle s'interroge : « Peut-être que les Français pourraient aussi améliorer leur consommation d'information, pour y voir plus clair ?»
La qualité plutôt que la quantité
Peut-être qu'il faudrait commencer par en consommer moins ! De plus en plus, on s'informe en cliquant sur des titres qui s'affichent sur nos écrans, par les réseaux sociaux... à tout moment de la journée. On ne va pas chercher l'information, elle vient à nous, proposée par les algorithmes. Ils nous présentent les informations adaptées à nos goûts, aux sujets qui nous intéressent, ou les plus lues, les plus partagées. Ces dernières sont souvent présentées pour faire réagir : provoquer de la curiosité, de la moquerie, de la colère et parfois même de la haine... pour donner envie de cliquer. Cela peut participer à nous donner l'impression que l'information est violente.
En achetant le journal ou en décidant de regarder un média sur internet, on choisit le moment où on s'informe. On est sûr que l'information a été écrite par des journalistes, qu'elle est organisée selon son importance. On découvre des sujets que les algorithmes ne nous auraient pas proposés. Et si on regarde le JT de 20 h, il y a un début et une fin. On peut ensuite faire autre chose. On ne se laisse pas noyer par l'information !
Être au courant de tout, tout de suite ?
Avec internet, les chaînes d'infos 24 h / 24 h... on a l'impression qu'il faut être au courant des événements dès qu'ils arrivent. Les journalistes sont en compétition pour être les premiers à donner l'information. Mais alors, ils ne prennent pas le temps d'analyser et parfois même de vérifier... L'important peut devenir l'émotion plutôt que les faits, pour attirer les gens.
Mais quand un événement est très vite remplacé par un autre, nous sommes comme aveuglés, nous n'avons pas le temps de comprendre. La moitié des Français disent qu'à la fin de la journée ils ont l'impression de n'avoir rien lu, rien entendu, d'intéressant ou d'utile.
Souvent, la presse écrite, parce qu'elle est moins pressée, peut expliquer, développer...
Savoir qui nous informe
Comme tout le monde peut écrire des articles, publier des photos, il devient très important de savoir d'où vient l'information, qui l'a écrite ou a réalisé la vidéo... Aujourd'hui, il existe des sites d'information entièrement produits par des intelligences artificielles, sans journalistes. Mais les informations peuvent être fausses, les photos peuvent être fabriquées... Cela pour donner envie d'acheter des produits, pour manipuler les opinions...
Choisir ses médias, ses chaînes, ses réseaux sociaux...
En France, il y a une grande diversité de choix... Il y a les médias publics : les chaînes de FranceTélévisions, les stations de RadioFrance... Et il y a les médias privés, qui appartiennent presque tous à des milliardaires.
Il y a aussi des journaux plutôt de droite (Le Figaro, le Journal du dimanche) et d'autres classés à gauche (L'Humanité, Libération...). L'actualité y sera présentée différemment. Pour prendre un exemple simplifié : lors d'une grève, les premiers parleront plutôt des difficultés pour les patrons, de l'argent perdu à cause de la grève... Les autres s'intéresseront aux conditions de travail des salariés.
Sur un même sujet, il peut être intéressant de lire des journaux différents pour se faire un avis.
Une diversité de la presse aidée
En France, proposer un grand choix de médias est jugé très important pour que les citoyens puissent construire leur réflexion culturelle et politique. Pour cela, l'État apporte des aides à la presse. En 2023, il a ainsi donné 204,7 millions d'euros de subventions, dont 22,7 pour soutenir la diversité des journaux.
Mais certains jugent le partage injuste. Les groupes des milliardaires sont ceux qui reçoivent le plus d'argent : le Groupe Les Echos-Le Parisien, financé par Bernard Arnault, l’une des plus grandes fortunes de la planète, a reçu 14,2 millions d’euros en 2022. Le Groupe Figaro, propriété de la famille Dassault, a touché 5,9 millions d’euros.
Et la diversité à la télévision ?
Souvent, quand l'information est lue sur internet, les lecteurs passent d'un média à l'autre, suivant ce que proposent les réseaux sociaux, les titres qui attirent leur attention... La relation à la télévision est différente. Les personnes restent plus longtemps sur une chaîne. Il est donc important qu'elles puissent entendre des opinions, des points de vue différents. C'est ce que surveille l'Arcom, le « gendarme de l'audiovisuel ». Elle contrôle que toutes les idées politiques sont représentées dans les émissions, les débats... mais aussi l'égale représentation des hommes et des femmes, la présence de personnes de couleur, en situation de handicap... pour que la télévision soit à l'image de la société !
Pour une information vraiment libre
Il existe des médias qui se financent seuls, sans publicité. C'est le modèle qu'a choisi le site Mediapart, pour faire un vrai travail de journalisme, c’est-à-dire pouvoir parler de tout, enquêter, montrer les faits que certains voudraient cacher... Quand il s'est créé en 2008, beaucoup pensaient qu'il ne réussirait pas à vivre. Mais, grâce à ses abonnés, Mediapart est toujours là ! Et il va très bien. Il est reconnu comme un média puissant, grâce à qui de nombreuses affaires ont été découvertes.
Beaucoup d'autres médias indépendants se sont créés comme Disclose, StreetPress, Basta, Reporterre, Blast, Splann... Ils vivent grâce au soutien de leurs lecteurs.
Quelle info voulons-nous ?
Plus nous regarderons des informations stupides et les partagerons... plus les médias qui recherchent notre attention pour nous vendre des produits, pour éloigner notre regard des informations qu'on veut nous cacher... nous les proposeront !
À nous donc, de choisir l'information que nous voulons faire vivre dans notre société !
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