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            Ils inventent des identités de genre

Cela fait des milliers d'années que les enfants de sexe masculin sont élevés comme des garçons et les enfants de sexe féminin comme des filles. Cela semble « normal ». Mais, aujourd'hui, des personnes, dont une partie des jeunes, ne se reconnaissent plus dans l'organisation de notre société avec ces 2 genres. Ils inventent d'autres façons d'être.

La séparation des genres crée des violences

Quand un enfant naît intersexe, le plus souvent, les médecins choisissent un sexe. Il vit de nombreuses opérations, difficiles, pour devenir celui ou celle que les adultes ont décidé pour lui. Même s'il n'y a pas d'intervention médicale, la société oblige à choisir un sexe : les parents ne peuvent pas l'élever comme un enfant, mais doivent décider de l'élever comme un garçon ou une fille. En grandissant, des personnes intersexes le vivent mal. Elles ne se reconnaissent pas dans l'identité de genre qui leur a été donnée.

Garçon manqué ?

Il y a aussi les filles « trop actives », qui aiment courir, grimper dans les arbres, faire du foot... On dit d'elles qu'elles sont des « garçons manqués ». Parce qu'elles ont ces goûts, elles ne sont pas des filles réussies?

Pour les garçons sensibles, avec des gestes féminins... c'est souvent encore plus difficile à vivre. Ils sont moqués. On les traite de « fille » et c'est négatif, on les juge faibles, on les dit homosexuels et c'est alors une insulte !

Prêts pour d'autres choix ?

Selon un sondage du CSA, la moitié des Français ne sont pas d'accord avec l'idée qu'une personne est « soit un homme, soit une femme et rien entre les deux ». Dans une autre étude de l'IFOP, un jeune adulte (18-30 ans) sur 5 ne se reconnaît pas dans les genres traditionnels hommes/femmes.

Sexe et genre ne sont pas importants

Pour le psychanalyste Serge Hefez, de plus en plus de jeunes disent qu'une relation amoureuse, c'est d'abord rencontrer quelqu'un. Son sexe, son genre, n'ont pas d'importance... ils veulent juste une personne dont les qualités humaines leur plaisent.

Ils s'interrogent sur leur identité

Pour la majorité des adultes, être garçon ou fille ça ne se questionne pas. Pourtant, une petite partie des jeunes s'interrogent. Dans l'émission radio de RFI « Jeunes, identités de genre et orientations sexuelles », des adolescents se demandent :

- « Est-ce que je suis un homme ? Est-ce que je suis une femme ? En fait, à chaque fois que j'y réfléchis, je me dis que je ne suis ni l'un ni l'autre ».

- « Je me sens pas fille, c'est bizarre, j'arrive pas à dire que je suis une fille »,

- « Tu ne me connais pas en fait, tu peux pas juger à mon physique si je suis une fille ou un garçon, ou ni l'un ni l'autre... tu peux pas juger ça. Alors, si je te dis que je suis un mec, c'est que je suis un mec ».

Une mode ?

Comme les adolescents sont aujourd'hui plus nombreux à exprimer des questionnements sur le genre, à se sentir garçon dans un corps de fille ou le contraire, à demander à changer de prénom... certains pensent que c'est une mode.

Des parents, psychologues, médecins... qui accompagnent ces jeunes ne le croient pas. Ils disent que c'est très difficile à vivre, qu'il y a beaucoup d'obstacles, de moqueries...

À l'adolescence, il est plus facile d'être comme les autres, pour ne pas être rejeté. Se montrer différent, avoir peur du jugement de la famille, des amis ou même prendre le risque d'être agressé physiquement... demande du courage. Parmi les jeunes trans de 16 à 26 ans, 69 % ont déjà pensé au suicide contre 20 % chez les jeunes en général.