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Quand les parents attendent un bébé, très vite arrive la question : « C'est une fille ? Un garçon ? »

Alors, selon son sexe, la place de l'enfant dans la société sera différente. Le plus souvent, on offrira des poupées aux filles, des petites voitures aux garçons... Les femmes prendront soin des autres, elles seront moins nombreuses à faire des études scientifiques, seront moins bien payées... Les hommes devront être forts, ne pas pleurer, ils seront plus nombreux à mourir dans des accidents de voiture...

Est-ce qu'il faut simplement l'accepter ? De plus en plus de personnes, surtout parmi les jeunes, expriment qu'elles ne se sentent pas bien dans cette organisation des rôles femme / homme. Certaines se construisent d'autres identités et les expriment avec des mots nouveaux...

                               Sexe et genre ?

Dans nos sociétés, le plus souvent, nous pensons que le sexe et le genre c'est pareil... Mais est-ce que cela a toujours fonctionné ainsi ? Comment cela se passe ailleurs ?

Le sexe biologique ?

C'est ce qui différencie les corps, qui permet à la naissance de savoir qu'un bébé est un garçon ou une fille :

- un pénis, des testicules puis, plus tard, de la barbe, une voix qui change...

- un clitoris, un vagin puis des seins, des hanches plus larges.

Il y a aussi toutes les autres différences dans le fonctionnement des corps (hormones...).

Intersexe ?

Parfois, à la naissance, il est difficile de savoir si le bébé est un garçon ou une fille. Son corps a des parties sexuelles masculines et féminines.

Selon les études, les chiffres sont différents : entre 1 personne sur 200 et 1,7 sur 100 serait intersexuée.

Autrefois, le mot utilisé était hermaphrodite. Selon l'historien Clovis Maillet, des textes au Moyen Âge parlaient de 3 sexes : celui des hommes, des femmes et des hermaphrodites.

Et le genre alors ?

Le genre est culturel.

En France, notre société s'organise avec d'un côté les hommes et de l'autre les femmes. Tout petits, nous apprenons à devenir homme ou femme. Coiffures, vêtements, façon de bouger, activités, rôles... sont différents. 

Aujourd'hui encore, on pense trop souvent qu'une femme mécanicienne et un homme sage-femme, c'est bizarre !

Genre et sexe sont liés ?

Pas toujours ! En Albanie, Serbie, au Kosovo... les parents de plusieurs filles pouvaient décider d'en élever une comme un garçon. Elle était appelée « fille comme un homme ».
Certaines le sont aussi devenues par choix. Elles s'engageaient alors à ne pas avoir de relations sexuelles, ni de famille, mais pouvaient hériter de leur père, travailler la terre, porter des armes, boire de l'alcool, participer aux réunions des hommes...

Chez les Inuits, quand un enfant naît, on reconnaît en lui un ancêtre (un grand-père, une grand-mère, un arrière-grand-père...). Jusqu'à l'adolescence, une fille peut être élevée comme un garçon, par respect pour le grand-père qui est en elle.

En Inde, les hijras sont des personnes nées hommes mais qui s'habillent et vivent comme des femmes. Les hijras seraient des centaines de milliers. Le gouvernement indien a créé sur les passeports un 3^ème sexe pour les hijras.

3^ème sexe ou neutre

D'autres administrations reconnaissent ce 3^ème sexe ou parlent de sexe neutre. Aux États-Unis, les personnes intersexes ou qui ne se sentent ni homme, ni femme peuvent choisir le genre X sur leur passeport. Ce « X » ou neutre est aussi une option possible en Australie, en Allemagne, en Argentine, au Canada, au Pakistan...

Et même 5 genres !

En Indonésie, le peuple Bugi reconnaît 5 genres. Les makkunrai sont des femmes, les oroani des hommes. Les calalai naissent avec un corps de femme mais vivent comme des hommes : elles portent des chemises, des pantalons, font des métiers manuels... Les calabai sont nés avec un corps d'homme mais ont des rôles féminins, ils travaillent par exemple dans des salons de beauté, organisent les mariages... Enfin, les bissu, nés parfois intersexes, ne sont ni féminins, ni masculins, ils représentent tous les genres. Cela leur donne le pouvoir de communiquer avec les dieux.

Cette séparation des genres organise nos sociétés. Est-ce un problème ? Beaucoup diront que non ! Cela permet d'avoir des repères. Mais cela crée aussi des inégalités et parfois des souffrances pour les femmes comme pour les hommes qui ne se sentent pas libres d'être eux-mêmes.