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Avant la Seconde Guerre mondiale

La vie pouvait être très dure. Être malade était une catastrophe : les gens n'avaient plus de salaire pour faire vivre leur famille. Il fallait payer les soins.
Par exemple : un paysan a dû vendre 2 de ses 3 vaches pour faire opérer son fils de l'appendicite.
Il existait des assurances, des patrons géraient des allocations familiales... mais c'étaient de nombreuses organisations différentes, qui n'étaient pas égalitaires.

Le rêve d'un avenir meilleur
Et puis, la guerre est arrivée. Les résistants se sont battus pour libérer la France, occupée par les Allemands. Pour se donner du courage, ils ont rêvé d'un monde plus juste. Léon Landini, résistant, se souvient : « Nous combattions car nous étions certains que nous n’allions pas mourir pour rien ».
Dès 1943, des responsables de la Résistance ont pris de très gros risques pour se réunir, en cachette. Ils avaient très peu de temps pour discuter. Mais ils ont réussi, malgré leurs idées différentes, à construire un projet politique pour le pays. Il s'appelait « Les Jours heureux ». Dans ce programme, les résistants ont souhaité améliorer les droits des travailleurs, protéger les plus pauvres...

La Sécu, c'est le droit de vivre
La création de la Sécurité sociale était dans le programme des « Jours heureux ». L'idée était de permettre à tous de vivre sans avoir peur de la maladie, de l'accident de travail, de la vieillesse...
À la Libération, presque tout le monde était d'accord pour mettre en place l'accès à la santé pour tous, les retraites, les allocations familiales...

Une construction très rapide
Quand Ambroise Croizat devient ministre du Travail, en 1945, il construit aussitôt la Sécurité sociale. Il travaille avec Pierre Laroque, résistant proche du Général de Gaulle.

Dans tous les départements, des personnes qui croient que la Sécurité sociale va être une grande avancée dans leurs vies, apportent leur aide. Beaucoup sont des militants du syndicat CGT. Le soir et le week-end, après leurs heures de travail, ils construisent des « caisses » (des bureaux), dans tous les départements. En moins d'un an, ils réussissent à créer 138 caisses ! Elles sont gérées par les travailleurs. Ce n'est pas l'Etat qui est responsable des finances de la Sécurité sociale mais des représentants syndicaux.

En 1946, Ambroise Croizat annonce que la Sécu ne protègera pas seulement les travailleurs, mais toute la population.